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Des fonds souverains aux fonds de retraite

Il fut un temps où Marie-Noëlle Lienemann faisait partie de la « deuxième gauche » rocardienne. Puis elle s’en est passablement éloignée. Il me semble qu’il en reste quelque chose dans la tribune qu’elle publie aujourd’hui dans Le Monde où elle plaide pour des fonds souverains à  la française.

Il est de prime abord ironique qu’elle prête aux fonds souverains, entre économie mixte, volontarisme industriel et intérêt national, des objectifs et qualités très éloignés de leur portée première, exposée en particulier par Jean-Jacques Servan-Schreiber dans Le Défi mondial: investir, au lieu de la dilapider, la rente provenant du pétrole ou d’autres ressources naturelles destinées à  s’épuiser, de manière à  s’assurer des revenus durables et un développement équilibré. C’est seulement lorsque des Etats non démocratiques et enclins à  des visées dominatrices se sont dotés de fonds souverains que l’on a commencé à  redouter une utilisation plus politique et moins financière que celle qu’en font la Norvège ou les Etats du Golfe Persique.

Mais là  où Lienemann devient intéressante, c’est quand elle passe de cette vision néo-planiste archaïque aux fonds de retraite par capitalisation ou aux fonds de placement « éthiques », tous véhicules susceptibles de porter une vision holistique de la rentabilité fondée sur le développement durable plutôt que sur le profit à  court terme. Mais il est vrai que la France est ce pays qui parvient à  diaboliser un fonds de retraite d’enseignants parce qu’ils sont américains!

La Suisse n’a peut-être pas de fonds souverain. Mais le capital des milliers de caisses de pension qui recueillent les cotisations obligatoires des employeurs et des salariés, les placent et utilisent les revenus générés pour payer les retraites[1] dépasse 600 milliards de CHF (372 milliards d’euro). La loi les contraint à  un investissement prudentiel, mais qui peut aussi être démultiplié, à  l’exemple de ce que réalise la Fondation Ethos créée par deux importante caisses. Et leur gestion est obligatoirement paritaire, donnant aux représentants des salariés un pouvoir qui reste encore sous-employé (il n’est pas de bon augure que le site de leur lobby, l’ARPIP, soit hors service…).

Notes

[1] Dites du « deuxième pilier » et constituant la colonne principale d’un système à  trois piliers, dont le premier pilier est la pension versée par l’Etat (essentiellement par répartition et non capitalisation) et le troisième pilier est l’épargne privée encouragée par des mesures fiscales.

Un commentaire

  1. Passant
    6 février 2008

    Que ne feraient donc pas les politiciens pour faire main basse sur l’argent des citoyens !

    L’impôt, ce n’était pas assez sexy, sans doute..

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