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Société Générale: deux questions

Pour ceux qui se passionnent davantage pour l’affaire Jérôme Kerviel que pour Carla et Liam ou Carla et Nicolas, j’ai quand même une question à  laquelle je ne trouve pas de réponse: par quel curieux mécanisme la Société Générale parvient-elle à  inscrire à  ses comptes 2007 des pertes survenues dans la deuxième quinzaine de janvier 2008?

Je m’interroge par ailleurs depuis plusieurs jours sur une phrase de Pierre-Antoine Delhommais, dans Le Monde, qui opposait le jeu à  somme nul des marchés à  terme (l’argent perdu par une banque est gagné par une autre), à  la « destruction de richesse », « l’argent parti en fumée » que représente une baisse de la Bourse sur le marché comptant. Je comprends bien la première partie sur les 4,9 mias d’euro de la Société Générale. Mais quand le cours de l’action de celle-ci a baissé, la perte réelle n’est nullement la différence de volume global de la capitalisation boursière (dont on nous rabat les oreilles), qui est purement abstraite. C’est uniquement la différence de cours entre le prix d’achat et le prix de vente, il me semble? Et seulement pour ceux qui ont vendu ce jour-là , évidemment[1]. Ou bien? Il doit y avoir quelque chose qui m’échappe, mais quoi?

Une remarque enfin, qui me vient de la comparaison des deux côtés de la Manche. Sarko et Fillon sont apparemment irrités de n’avoir pas été avertis aussitôt. Mais ça correspond bien à  l’obsession prométhéenne des politiciens: qu’auraient-ils pu faire, en réalité? Moi j’avais plutôt trouvé encourageant que l’entreprise et les institutions françaises devenaient adultes et prenaient leurs responsabilités. Dans l’affaire Northern Rock, la Banque d’Angleterre était partisane de prêter discrètement le montant qui aurait évité la panique des déposants et l’emballement de l’affaire. Mais elle en a référé au Chancelier de l’Echiquier et à  Gordon Brown, qui selon son habitude a été incapable de décider.

Notes

[1] Qui font donc peut-être un profit en vendant à  ce prix!

4 commentaires

  1. kalgan
    2 février 2008

    Les données de début d’année peuvent être intégrées aux comptes 2007, le bilan n’étant présenté que plus tard dans l’année (mars?)

  2. bituur esztreym
    2 février 2008

    une réponse à  ta première interrogation, vient en commentaire de ce billet sur duo&co et confirmée par l’auteur, Jaï deux commentaires plus loin :

    Réponse à  la question sur l’obligation comptable d’imputer la perte issue de la liquidation des 50 GEUR à  l’exercice 2007; c’est l’application pure et dure de la norme IAS 10 (art 9-e) qui impose de prendre en compte les pertes si elles sont significatives (on peut dire qu’elles l’étaient !!) d’un évènement survenu entre la date d’arrêté (31.12.07) et la date de clôture.SG était à  qq jours de l’annonce de ses résultats (CASA avait déjà  communiqué, le monoline de ses CDO Ambac avait été dégradé par Fitch, il y avait donc urgence à  communiquer…)or elle ne pouvait le faire sans prendre sa perte donc en liquidant à  tout prix :-1,5 GEUR le vendredi soir, -4,9 GEUR le mercredi soir…

  3. 2 février 2008

    Pour la seconde objection : La valeur réelle d’une entreprise n’est pas déterminée directement par sa capitalisation boursière, mais par la valeur des actifs qui la constituent, et sa capacité future à  réaliser des bénéfices. Normalement, la capitalisation boursière traduit cette valeur, et fluctue sous l’effet d’informations sur ce sujet. Donc si la baisse boursière implique effectivement que ce qui a été gagné par les uns a été perdu par d’autres, elle est le symptome d’une baisse de la valeur de l’entreprise. Maintenant si on veut se placer d’un point de vue macroéconomique, il faut noter que si les transactions à  terme en elles-mêmes sont à  somme nulle, leur ensemble, en réduisant les risques, a un effet positif sur l’activité. Il ne faut pas oublier non plus que dans le cas actuel des crédits immobiliers, il n’y a que des transferts de richesse, pas des pertes globales : les maisons sous-jacentes, après tout, sont toujours là . Le vrai problème ne vient pas des « milliards en fumée » qui ne signifient rien : il vient de ce que cela va modifier le comportement des gens et des entreprises dans un sens qui va vers la récession.

  4. 2 février 2008

    Eh bien voilà , demandez et on vous répondra: merci tout le monde!

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