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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Votations du 24 février 2008

Et une nouvelle collection d’affiches de campagne! Il y a cette fois de beaux sujets, et même si effectivement cela nous vaut quelques créations intéressantes, on reste un peu sur sa faim.

Une remarque préliminaire: j’ai voté mercredi 23 janvier, plus d’un mois avant la clôture du scrutin, près d’une semaine avant le début de la pose des affiches… Bien sûr, d’un côté les brochures officielles qui présentent les objets et les positions des partisans et adversaires peuvent justifier un envoi précoce si l’on part de l’idée naïve qu’elles posent les bases du débat (dans les faits préparées depuis des mois par les lobbies respectifs). De l’autre, l’envoi simultané du matériel de vote anéantit la campagne des dernières semaines (et les efforts, en particulier, des médias pour expliquer les enjeux et présenter les points de vue). Tant que cela reste cantonal, on peut s’adapter. Mais ici c’est la campagne pour les objets fédéraux aussi qui pâtit du vote précoce.

Objets fédéraux

Car il y a deux objets fédéraux dans ces votations.

  • Une initiative populaire qui s’inscrit dans la série du harcèlement antimilitariste. Cette fois, l’angle d’attaque est écolo-touristique: limiter les vols d’exercice de l’aviation militaire. A noter que les initiants sont évidemment opposés à  rejoindre l’OTAN qui pourrait mettre à  disposition des territoires à  survoler moins densément peuplés. Est-ce parce que Genève n’est pas concernée par le oui? Pas une seule affiche ne l’illustre, et à  droite personne ne prend la défense de l’armée.
  • Une loi censée stimuler le secteur des petites et moyennes entreprises, grâce à  des mesures fiscales en particulier. La gauche a demandé le référendum, raison pour laquelle le peuple devra trancher.

Objets cantonaux

Ils sont pas moins de quatre (la brochure officielle, fichier PDF): une loi adoptée par le Grand Conseil (mais obligatoirement soumise au peuple en raison de sa nature constitutionnelle) et trois initiatives populaires.

  • Le lancement d’un processus de réflexion sur la gouvernance et l’Etat (« Tous ensemble tout revoir »), avec élection à  l’automne d’une assemblée constituante, est le résultat d’un important travail de lobbying, appuyé par la menace d’une initiative populaire: au départ, personne n’en voulait, au Grand Conseil elle a finalement fait l’unanimité, puis devant le peuple elle retrouve l’opposition des populistes de droite comme de gauche. A signaler la résignation frileuse de ces derniers pour qui il n’y a manifestement plus rien à  conquérir, seulement des « acquis » (tels… l’interdiction de la chasse!) à  préserver; et ils n’ont manifestement aucune confiance dans ce peuple souverain qui sera appelé à  élire les constituants, puis se prononcera par oui ou par non sur le projet de Constitution dont ils accoucheront (et même sur une seconde variante en cas de rejet de la première).
  • L’initiative pour la gratuité des transports publics, c’est l’incarnation de l’adolescence en politique: une idée superficiellement intéressante, de sorte qu’elle est redécouverte à  chaque génération, avant d’être abandonnée sitôt qu’on se donne la peine de l’examiner sérieusement. Faut-il vraiment encourager piétons et cyclistes à  prendre plutôt le tram?! Il est significatif que la ville d’Europe qui a les meilleurs transports publics, Zurich, a aussi les plus chers (tant pour les passagers que pour les contribuables). Du point de vue des affiches, à  noter aussi que l’argumentation rationnelle s’illustre mal: socialistes et verts, grâce auxquels depuis 30 les transports publics se développent à  Genève, sont bien en peine de combattre comme ils le voudraient l’initiative sur leurs affiches, laissant les murs à  nos néo-communistes d’opéra de quat’sous.
  • L’initiative pour l’interdiction généralisée de fumer dans les lieux publics clos vient à  son heure… au secours de la victoire inéluctable: après l’Irlande, l’Italie, la Grande-Bretage et la France, Genève va néanmoins pouvoir se croire novatrice en Suisse. Regrettable absence (graphique ou autre!) de toute opposition libertaire / libertarienne, quand même.
  • Et puis la saga des chiens dangereux méritait bien son initiative populaire…

Dernière modification: mercredi 30.01 à  20h55

Un commentaire

  1. Max
    4 février 2008

    TPG gratuits: les socialistes et verts sont bien panne de combattre l’initiative, en effet. Par manque d’arguments sérieux. Comme vous.

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