Un Swissroll RSS

Webmix

Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Le rapport Attali et la génération 68

Dans Le Temps de ce matin, Beat Kappeler salue le rapport de la commission Attali, non sans rappeler quelques souvenirs inconfortables:

Jacques Attali et ses commissaires proposent donc de changer la France, encore une fois. Attali était le conseiller du président François Mitterrand. Dans ce rôle, il avait rédigé une note au président en été 1981 sur «l’usage volontariste et quotidien du secteur public des banques», sur la nécessité «d’élever le coût des licenciements pour les entreprises» et sur le fait que «les impôts directs peuvent être indolores s’ils sont prélevés à  la source». Un quart de siècle plus tard, la France s’est délestée péniblement des entreprises nationalisées par Mitterrand, son marché du travail est toujours figé par l’interdiction des licenciements qui découragent l’embauche, et les travailleurs et les patrons français souffrent des plus gros prélèvements sur les salaires de toute l’Europe. En plus, le mythe du «partage du travail» également évoqué par Attali dans ses mémoires, Verbatim, avait conduit aux 35 heures imposées à  tout un pays et qui attendent d’être défaites à  leur tour.

Au demeurant, l’économiste et ancien secrétaire de l’Union syndicale suisse, social-libéral sans complexe, ne lui reproche pas ses positions actuelles, bien au contraire!

Mais les réalités sont différentes aujourd’hui. Les économies nationales sont ouvertes, leurs prix et les coûts salariaux se comparent avec le reste du monde, les réseaux informatisés créent une transparence instantanée, les cartels ont disparu, les entreprises combattent en solitaires face à  tout le monde. L’imbrication financière et l’importance de la confiance des investisseurs, qui peuvent fuir n’importe quand, font que la politique monétaire doit éviter toute inflation, que les dettes publiques sont dangereuses, et que toute relance par des commandes de constructions et de biens tangibles s’évapore à  l’étranger par des importations. C’est un autre monde. Heureusement, la partie intelligente de la génération de 68 a compris.

P.S. Et voilà  une actualité qui me permet de revenir sur l’un des sujets auxquels vous avez échappé pendant le mutisme de ce blog durant plus de 15 jours! Sans véritable raison autre que la surcharge (mais n’est-ce pas plutôt de la dispersion?) des auteurs que l’on invoque habituellement…

Un commentaire

  1. mrk
    26 janvier 2008

    Le Temps devrait faire la différence entre les impôts directs indolores si prélevés à  la source évoqués par Attali en 1981 (il était question de l’impôt sur le revenu) et prélèvements sur les salaires pour lesquels les Français seraient champions d’Europe (il s’agit surtout là  des cotisations sociales qui par parenthèse sont largement proportionnelles ce qui devrait réjouir tous les partisans des flat taxes…)

Les commentaires sont fermés