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Elections britanniques: le soufflé est retombé

Après 15 jours de suspense, Brown confirme les défauts qu’on lui prête et donne une chance à  l’opposition conservatrice de revenir au pouvoir à  l’occasion des prochaines élections (mai 2009? mai 2010, terme ultime de la législature?).

Alors que tous les avis des analystes, de ses conseillers et des parlementaires Labour eux-mêmes concordaient sur l’opportunité de dissoudre la Chambre des communes pour provoquer des élections le 1er ou le 8 novembre afin de donner un nouveau mandat[1] à  la majorité travailliste sous la conduite du successeur de Tony Blair, la performance médiatique du congrès conservateur, particulièrement celle de David Cameron, a suffi à  le faire reculer. Le nez sur des sondages instantanés qui témoignent d’un sursaut, prévisible, des Tories, sans donc avoir confiance dans le fait qu’il n’est que provisoire et que l’avance travailliste attestée par les sondages précédents est solide car elle est fondée sur des réalités, Brown préfère reculer pour mieux sauter[2]… ou plus vraisemblablement s’enfoncer, donner le temps aux conservateurs d’acquérir la crédibilité qui leur fait encore défaut pour décoller vraiment.

C’est pitoyable, même si sur la forme Brown limite les dégâts en mettant fin aux spéculations sans tarder (par la voie d’une interview à  l’émission-phare d’Andrew Marr à  la télé le dimanche matin, déjà  révélée dans le détail de sorte qu’on peut y réagir sans l’avoir encore entendue: voyage dans le temps…). Il faut saluer la brutale franchise du Daily Telegraph, soutien des conservateurs, qui tout au long du congrès a souligné que l’objectif de David Cameron, en prétendant ostensiblement être prêt à  en découdre, et défier Brown, était justement de l’en dissuader car il savait qu’il lui faudrait un miracle en cas d’élection cet automne, mais que le temps joue en sa faveur. Sur la maîtrise de de ses nerfs, David l’emporte clairement sur Gordon.

Notes

[1] De 5 ans au plus, ce serait le quatrième consécutif, après deux mandats de 4 ans et deux ans et demi depuis mai 2005.

[2] Au fond, pour que Brown prenne le « risque », très relatif en l’état, d’en appeler au peuple, il aurait fallu de surcroît que les Tories lui fasse la fleur de rater leur congrès… Brown est-il atteint du « syndrome Carter » des politiciens trop cérébraux, incapables de se décider?

3 commentaires

  1. 6 octobre 2007

    On en a déjà  parlé mais je ne suis pas d’accord sur ton analyse de l’avance travailliste attestée par les sondages précédents est solide. J’ai fait plusieurs commentaires justement sur le blog Polling report a ce sujet (http://ukpollingreport.co.uk/blog/archives/1050). Un seul enseignement: ne jamais faire de sondages ni d’élections pendant la période des conférences: c’est du grand n’importe quoi et toute élection sera incertaine.

    Comme apparemment c’est le dernier qui a parlé qui a raison, sans surprise on a eu un énorme boost de Brown après son speech, suivit d’un énorme boost des Tories après celui de Cameron. Résultat on est revenu a avant l’automne avec un légère avance des Conservateurs. Paradoxalement cela profite énormément a Cameron, car tout le buzz au niveau d’un probable élection, puis la décision de Brown de ne rien faire (après avoir vu le dernier sondage donnant les conservateurs gagnant 41 vs 38, bizarre isn’t it?) fait passer celui ci pour un coward!

    PS: je salue néanmoins ta prescience car tu m’avais déjà  dit cet été que Brown n’aurait de toute façon pas le courage de sauter le pas.

  2. François Brutsch
    6 octobre 2007

    @ Vonric: je ne dis pas forcément que l’avance travailliste était solide (même si je le crois quand même et restais pour ma part en faveur d’une dissolution), mais que Brown, pour sa part, avoue publiquement ne pas y croire et craindre Cameron! 😉

  3. Passant
    10 octobre 2007

    Ce qui affaiblira d’autant la position d’un dirigeant refusant aux 64% de ses concitoyens qui le demandent un référendum sur l’Union.

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