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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Primaires et duels

Je ne compte pas suivre dans le détail le processus de désignation du/de la candidat-e du PS français à  l’élection présidentielle. Mais on peut quand même lire des énormités, comme dans cet article du Monde à  propos des débats télévisés qui vont avoir lieu:

Les pourparlers ont duré deux jours : lundi 9 et mardi 10 octobre, au siège du PS. Pour la première réunion, les présidents des deux chaînes, M. Elkabbach et Richard Michel (LCP-Assemblée nationale), avaient fait le déplacement avec une armada de techniciens, le réalisateur Philippe Lallemant. Ils s’étaient munis des cassettes des duels américains Bush-Kerry ou allemand Merkel-Schröder.

C’est beau le professionnalisme! Il n’y a pourtant pas besoin d’avoir fait Science Po pour réaliser que la référence c’est plutôt les débats télévisés (ennuyeux) entre candidats à  l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine (bien davantage que trois). Et effectivement la confrontation entre concurrents mais néanmoins amis camarades, les battus s’apprêtant à  faire loyalement campagne pour le vainqueur afin de défaire l’adversaire, ça n’a rien de commun avec l’affrontement entre deux camps antagonistes.

De ce point de vue, le PS a d’ailleurs pris un risque en retenant la traditionnelle majoritaire à  deux tours: si Royal ne l’emporte pas dès le premier, cela n’est pas de nature à  faciliter l’unification ultérieure[1]. La majoritaire avec seconde préférence, en un seul tour, aurait été nettement préférable. Et elle obligeait d’emblée les militants à  penser: si pas Royal, DSK ou Fabius? si pas Strauss-Kahn, Royal ou Fabius? si pas Fabius, Royal ou DSK?

Lang n’aurait alors eu aucune raison de renoncer, ni même Aubry ou qui sais-je. Car à  trois ce sont exclusivement les « deuxièmes préférences » de ceux qui ont voté pour le troisième qui sont prises en compte et additionnées aux suffrages recueillis par les deux premiers pour déterminer qui, en fin de compte, arrive en tête.

Notes

[1] Il est à  craindre que Fabius et ses partisans choisissent de voter surtout « contre »: contre Royal, cette ennemie intime car également mitterrandienne pur sucre, davantage encore que contre DSK, le plus social-démocrate de la bande.