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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Pour l’intégration, contre l’abrutissement et la pensée… uniforme

La vie continue. On ne s’attendait peut-être pas à  ce que la proposition de réintroduire l’uniforme à  l’école vienne du Grand Vieux Parti Radical qui met l’accent sur une modernité qui rime avec liberté et tolérance. On aurait plutôt attribué la paternité de cette idée à  la droite nationale-populiste ou le centre droit libéral-conservateur-humaniste. Pourtant les arguments avancés paraissent très sensés et pas réacs pour un sou. Il est principalement question de mesures d’intégration des étrangers. Mais d’aucuns parlent aussi de l’endettement des adolescents séduits par les « marques prestigieuses ». Une expérience pilote a lieu dans deux classes enthousiastes à  Bâle, une ville qui a été longtemps synonyme de « progressisme ». Les Radicaux romands, en revanche sont plutôt sceptiques. Pour ma part, j’ai toujours pensé que ce serait une bonne chose, parce que cette tyrannie des modes et des marques à  laquelle les parents cèdent est un fléau moral plutôt que financier. C’est une véritable atteinte à  la dignité humaine et une entrave au développement moral, à  la formation d’un jugement indépendant. En la matière, je suis sérieux (et j’assume un calvinisme à  100% voire dans le pire sens du terme). Mais je n’aurais jamais rêvé que le débat aurait une fois sérieusement lieu, qui plus est dans le cadre de ce parti-là  par-dessus le marché, et à  propos de l’intégration des étrangers. Et je suis impatient de savoir ce qui sortira le 19 août prochain de l’assemblée des délégués du Parti Radical.

8 commentaires

  1. 11 août 2006

    Je reste sceptique sur l’effectivité de ces arguments auquel j’adhère en théorie. D’abord, les enfants et les adolescents ne passent pas leur vie à  l’école : il y a les week-end, les soirées, les rencontres entre jeunes. Il y a donc une grande probabilité qu’ils se changent en rentrant chez eux, pour mettre des fringues de bimbos ou de ouech ouech qui font « trop bien » comme ils disent. Et puis, les différences de classe sociale ou d’intégration…. on verra toujours un « gosse de riche », sa blouse sera mieux lavée, plus propre, plus bleue, que celle des « gosses de pauvre », qui se refileront la blouse de leurs grands frères. Et puis on glisse facilement un foulard sous la blouse ! (et puis l’endettement des ado, c’est bon pour l’économie, non ? :-))

  2. Guillaume Barry
    11 août 2006

    Arguments pas complètement irrecevables. Il faudrait donc n’avoir plus que des internats. Quant à  ce qui est bon pour l’économie, voici ce que que disait (sans rire?) dans cet article de la Tribune de Genève le président de la Fédération des associations de parents d’élèves fréquentant le Cycle d’orientation à  Genève (FAPECO) à  qui on demande s’il ne voit « aucun inconvénient dans un système de livrée unique » :

    « Aucun! Il favoriserait en plus la création d’emplois dans l’industrie textile du canton. Je m’attends aussi à  une émulation créative entre les établissements scolaires, lors des choix de couleurs et de formes. »

  3. Damien
    11 août 2006

    Sous Clinton aux US, le costume aux US a commencé à  se répandre dans les écoles publiques, les bénéfices annoncés par les écoles pilotes étant tout bonnement mirifiques. Ainsi, l’année suivant l’adoption du port de l’uniforme à  l’école primaire de Long Beach, Californie, les crimes ont baissé de 36%, les bagarres de 51%, les offenses à  caractère sexuel de 74%, les offenses avec armes de 50%, et le vandalisme a chuté de 18% ( http://www.ed.gov/updates/uniforms.html ). Environ 1/4 des écoles primaires publiques aux US ont maintenant adopté le costume et les études scientifiques qui ont pu être menées montrent que le bénéfice (si même il y en a) est bien loin de ce que l’on escomptait ( http://www.gate.net/~rwms/UniformDWilliams.html ) et il existe aussi des inconvénients que le projet se garde d’évoquer… Le débat existe aussi entre uniforme et règles d’habillement ( http://www.greatschools.net/cgi-bin/showarticle/ca/361/back_to_school ).

  4. A partir des systèmes électoraux, j’ai développé une doctrine personnelle qui me paraît applicable aussi à  d’autres questions, dont celle soulevée par le parti radical: ce qu’il faut établir, c’est la rupture périodique des habitudes pour casser l’effet pervers que tout système finit par engendrer, à  l’échelle d’une génération ou d’une demi-génération. 20 ans de proportionnelle suivis de 20 ans de majoritaire avant de revenir à  la proportionnelle, 20 ans de suppression de l’uniforme avant son rétablissement pour 20 ans etc. 😉

  5. 11 août 2006

    @Guillaume Barry : bah, les uniformes seront conçus en Chine !

  6. 11 août 2006

    Par souci de rationalité économique, on pourrait confier le design à  Spencer Tunick (le bien-nommé), mais l’uniformité esthétique (donc l’égalité démocratique) ne serait pas garantie.

  7. 15 août 2006

    Réintroduire l’uniforme? ça sent la solution de dernier recours. et d’autre part, les jeunes ne passent pas tout leur temps à  l’école, donc en uniforme… quant à  l’endettement des ados, c’est aussi et principalement le problème de leur parents. Et des banques qui laissent des clients mineurs s’endetter…

    En soi, l’uniforme n’est pas si grave, mais il y aurait un petit air de reddition, à  en arriver là . Si les enfants étaient mieux éduqués, pas de doute que leur créativité n’aurait pas besoin d’être aidée. En outre, pas tous les enfants n sont victimes de cette prétendue tyrannie des marques

  8. 15 août 2006

    be careful what you wish >:-)

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